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Titre du blog : SEGA MALOYA ARTISANAT
Auteur : couleurskreolreunion
Date de création : 22-07-2010
 
posté le 25-07-2010 à 08:21:30

Histoire de notre île

 

 

 

 

Ce texte publié par Clicanoo remonte à janvier 2005. Les orientations politiques de l'île n'ont pas permis l' évolution souhaitée et les conditions d'évolution intellectuelles et matérielles d'une certaine couche de la population restent précaires.

 

8 avril 1794 :

l’île Bourbon devient île de La Réunion.

 

Mais avait-on imaginé, à cette époque, à quel point ce nom était prédestiné ?

 

La Réunion, deux siècles plus tard, a véritablement signifié la réunion de toutes les ethnies qui, au fil des immigrations, ont réussi à former la population réunionnaise.

Que l’on soit "Chinois", "Z’arab’", "malbar", "créole" métissé ou blanc, "caf’", on est avant tout Réunionnais.

 

La société réunionnaise, que beaucoup ont qualifiée de "microcosme", rassemble sur un minuscule "caillou" à peu près tout ce qu’on peut trouver dans le monde en matière de races humaines et de niveaux sociaux.

 

LA COMMUNAUTÉ TAMOULE

 

 

 

 

Les Indiens de La Réunion, appelés "malabars", sont issus des engagés arrivés dans l’île à la fin du dix-neuvième siècle.

Précisons que cette appellation de "malabars" n’est pas très juste puisque la plupart des travailleurs indiens a été amenée de la côte de Coromandel et du Sud de l’Inde. En fait, les Indiens d’origine malabare ont été les premiers arrivés à la fin du XVIIIe siècle. Tous les Indiens tamouls venus par la suite ont tout naturellement été appelés "malabars".

 

A la fin de l’esclavage, ces Indiens ont remplacé les esclaves dans les champs. Et peu à peu cette société tamoule s’est mise à évoluer. Dès la fin de la guerre, les fils des familles "malabars" n’ont pas voulu perpétuer une tradition de petits employés. Certains y sont parvenus et officient en tant que médecins, avocats ou grands commerçants.

 

Leur train de vie est souvent bien supérieur à celui du Réunionnais moyen. Mais cette réussite ne concerne qu’une infime partie de la communauté :

 

la plus grande masse connaît encore des conditions de vie très modeste. Ce sont des petits propriétaires ou colons, des employés agricoles ou "bazardiers".

 

 

Bien sûr ils vivent mieux qu’au début du siècle, mais autre point : si à La Réunion, les Indiens n’ont pas instauré le système de castes que l’on retrouve en Inde continentale, la fortune en a instauré un autre.

 

En effet à cette époque, les mariages entre tamouls riches et pauvres sont difficiles pour ne pas dire impossible. En outre, au fil du temps, la communauté tamoule, soumise au bon vouloir des propriétaires terriens qui l’avaient engagée, a perdu les coutumes de ses ancêtres. Les Indiens engagés n’avaient pu pratiquer leur religion car nombre de proprétaires leur avaient interdit la pratique religieuse ou refusé un endroit où bâtir un temple. Or ce droit leur était clairement accordé dans les contrats qu’ils avaient signés. Mais la tendance s’est inversée : les tamouls de l’île ont pris conscience de leur identité propre et les contacts avec l’île Maurice, plus liée à l’Inde, encouragent les "malabars" de La Réunion a retrouver leur passé et leur coutumes. Outre les marches sur le feu, les sacrifices des animaux, la pratique de la religion reprend sa place au sein de la société tamoule. Les jeunes garçons réaprennent le sens des cérémonies tandis qu’aux jeunes filles on enseigne les gestes des danses sacrées traditionnelles.

 

 

 Enfin, dans cette recherche d’une identité culturelle s’inscrit aussi une recherche religieuse qui laisse la liberté au tamoul de choisir de vivre sa culture soit du côté de l’hindouisme, soit du côté du christianisme. Comme on peut le voir culture et religion peuvent vivre indépendamment l’une de l’autre, bien que l’une reste quand même liée à l’autre. L’autre composante importante de la population réunionnaise est la communauté chinoise, présente dans l’île depuis le début du siècle.

 

 

 

LES CHINOIS...UNE INTÉGRATION PARFAITE

 

Les Chinois, au nombre de quinze mille en 1974, ont eu, semble-t-il, moins de 

 Il ont été les premiers, avant les tamouls et les musulmans, à fréquenter les écoles publiques françaises et se sont orientés vers des professions autrefois réservées aux seuls fils de familles aisées.

Au début du siècle, lorsqu’ils sont arrivés dans l’île, les Chinois n’avaient que peu, voire pas du tout, de moyens. Cependant, grâce à un travail acharné et un sens de l’économie très poussé, ils ont pris en main tout le commerce d’alimentation de La Réunion.

 

 

La force de la communauté chinoise réside dans sa solidarité. En effet tout nouveau arrivant qui montrait sa volonté de travailler trouvait toujours prêteur pour l’aider à monter sa propre boutique. De ce fait, à une époque, la plupart des "grandes surfaces" de l’île leur appartenait. Si les Chinois se sont aussi rapidement adaptés, c’est qu’aucune pratique religieuse contraignante, aucune coutume trop vivace ne les empêchent de se fondre dans la "masse".

 

Ils font partie de la société réunionnaise beaucoup mieux que dans d’autres pays où ils ont émigré également en nombre. Mais dans ces autres territoires, la coupure avec les autres groupes sociaux est très nette. La seule différence que l’on peut noter c’est celle qui existe entre les Chinois "d’avant" et ceux de la fin des années soixante-dix :

"Nos jeunes ont cessé d’être commerçants, ils sont aujourd’hui entièrement intégrés à la société française. Ils ont acquis une culture occidentale....

 A La Réunion, il n’y a plus de Chinois. Ils sont tous Français maintenant !",

 explique un des membres de cette communauté, en 1979. Mais si les jeunes ne parlent plus la langue de leurs ancêtres, cela ne signifie pas que cette société a totalement disparu. Certains perpétuent les vieilles danses traditionnelles de la Chine et des professeurs tentent d’apprendre la langue de leur origine aux jeunes. Par ailleurs au sein des familles, la vraie cuisine chinoise, différente de celle des restaurants, subsiste.

 

 

 LES MUSULMANS

 

La troisième communauté, la moins nombreuse puisqu’elle ne compte qu’un peu plus de cinq mille membres, est celle des Indiens musulmans. Les musulmans se sont eux aussi dirigés vers le commerce. Mais, au fil des années, on compte de plus en plus de médecins, d’avocats ou d’enseignants.

 

 

Mais contrairement aux communautés tamoule et chinoise, les musulmans ont véritablement gardé la pratique de la religion.

La vie au sein des foyers musulmans est encore traditionnelle, avec la toute-puissance du père et le respect strict des préceptes du Coran.   

Simplement, ils essaient d’allier les "bienfaits" de la civilisation, la survivance des coutumes et la religion que leurs ancêtres ont amenés avec eux. Cependant cette communauté est plus fermée, même si elle se modernise et les mariages inter-raciaux sont relativement rares. Il semblerait que l’opposition à ces mariages soit liée à la religion.

 

 

METIS, CAFFRES, EUROPEENS...

 

Les deux autres catégories sociales composant la population réunionnaise sont les "métis" et les Européens. Ils sont entre cent cinquante mille et deux cent mille pour les premiers et entre quatre-vingt dix et cent vingt mille pour les seconds. Cependant, on peut difficlement parler de métis et de Blancs en termes généraux, comme pour les tamouls, les Chinois ou les musulmans. Les "métis", qui comptent pour la moitié des habitants de La Réunion, connaissent diverses fortunes sociales, mais ce sont ceux aussi qui ont le plus de mal à se forger une identité propre. Enfin, il y a la classe des métropolitains, les "zoreils" comme nous les appelons ici, sans qu’il y ait quoi que ce soit de péjoratif. Certains métropolitains sont installés dans l’île depuis fort longtemps et sont devenus au fil des ans aussi Réunionnais que les natifs du département. D’autres, en revanche, fonctionnaires pour la plupart, ne sont que de passage. Par ailleurs cette immigration métropolitaine aura eu des conséquences sociales et humaines non négligeables sur une population dont la mentalité est loin d’être tout à fait occidentale.

 

La population réunionnaise est donc une véritable mosaïque de couleurs. On ne pouvait donc choisir meilleur patronyme pour cette île de l’océan Indien où se côtoient différentes ethnies.

 

 

 

Commentaires

couleurskreolreunion le 25-07-2010 à 10:26:52
Merci pour cette inauguration car tu es le premier premier com que je reçois.

Je suis une réunionnaise d'adoption et ravie de vivre dans ce beau pays où il y a tant à faire.

Bien amicalement

Fara
lafianceedusoleil le 25-07-2010 à 09:04:57
Bonjour,

je découvre ton blog et j'ai beaucoup apprécié ton article très intéressant.

Je remercie pour ce bon acticle.

Bienvenur sur Vef, je vois que tu es toute récente, bonne continuation.

Bon dimanche et grosse bise.

Cricri